« Je l’ai longtemps détestée. Je voulais tellement m’en débarrasser que j’ai fait un immense travail sur moi et que j’ai découvert beaucoup de choses que peut être je n’aurais jamais découvertes sans »
Des anonymes m’ont envoyé leur témoignage, leur histoire, des bouts de vie qu’ils ont partagés avec la dermatillomanie. Plongée intime dans les origines de leur mal-être et la manière dont ce trouble s’est développé en eux….
Je souffre de dermatillomanie depuis 9 années, j’ai suivi une thérapie comportementale et cognitive pendant 1 an et demi, et après une rémission de 1 mois et demi en janvier (quelle liberté je ressentais alors!), et donc à la fin de ma thérapie, j’ai violemment rechuté. J’ai fait un burn-out et j’ai traversé des phases dépressives. Ça a été la période la plus douloureuse de ma vie!
Je réussissais plus ou moins à me relever mais avec une alternance de phases positives et phases négatives. Ces rechutes ont été tellement été les pires de toute mon histoire avec ce trouble que les marques/cicatrices que je me suis faites à ce moment-là n’ont jamais été aussi tenaces ! Bien que je me demandais comment ma peau réussissait toujours à s’en remettre…
Quelle reconnaissance je lui dois, de toujours guérir, de toujours cicatriser ! De toujours se relever… J’ai passé l’été de façon recluse, mes épaules/visage (mais aussi poitrine et dos) étaient si abîmés… Je n’ai vu presque personne. Je n’avais plus la force, comme j’ai pu l’avoir dans le passé dans des moments difficiles, d’affronter les autres. Tout s’est accentué, et tout m’a achevé ! Heureusement que j’avais quelques personnes chères sur lesquelles compter, et qui me soutiennent… (comme mon tendre copain qui est toujours là).
En plus de la dermatillomanie, évidemment, j’ai beaucoup d’autres problèmes, émotionnels, physiques… etc (mon corps déraille à divers endroits!).
J’avoue avoir été épuisée de m’en sortir. Je savais que ce n’était pas en « combattant » mon trouble qu’il allait se détacher de moi, mais plutôt en l’acceptant… C’est pourtant bien ce que j’avais j’essayé de faire pendant des mois !
Je me suis déjà tellement démenée, j’ai répondu à l’époque à ma thérapie de façon très studieuse (et voilà un autre souci… le perfectionnisme !) et tous les jours, j’y travaillais d’arrache-pied ! Mais je me suis ensuite trouvée vraiment confrontée à un manque d’énergie, car j’avais déjà trop donné. Evidemment je voulais encore donner comme il se doit car j’étais très déterminée et je voulais agir, mais c’est comme si mes volontés de fer pour m’en sortir avaient été souillées, abîmées, fragilisées…
C’était dur… Très très dur… C’est coriace. Les craquages/crises demeuraient. L’altération de la vie sociale en était inhérente. Le chemin vers la guérison est long et périlleux m’avait-on dit, mais j’avoue que je n’avais pas mesuré à ce point-là ! Sans doute me fallait-il encore plus de patience, de persévérance… A re-teinter d’espoir sans doute !
Puis, je me suis relevée.
Ca a commencé à aller mieux. J’avance toujours, la derma est encore présente et il y a des moments pas faciles mais je me sens moins au fond du trou, mes séquelles physiques sont d’ailleurs bien moins importantes, et moralement mon état est meilleur. Durant mes tous premiers de thérapie, je croyais un peu naïvement qu’en fournissant suffisamment d’efforts, j’endiguerais ce problème rapidement. Mais en fait, la réponse était plus profonde que ça.
J’ai commencé depuis septembre un travail sur l’acceptation, non pas seulement quand ma peau est bien et que je n’ai rien, mais même quand ma peau a été grattée et a des croûtes. Je croyais l’avoir accepté avant, mais c’était seulement intellectuel et je me rends compte que profondément, ce n’était pas le cas… aujourd’hui, j’arrive à sortir même si ma peau n’est pas top.
J’arrive beaucoup plus facilement à accepter mes croûtes par ci par là quand il y en a. Je ressens vraiment une évolution dans mon rapport aux autres avec ma peau, et je crois que c’est parce que je me cachais sans cesse qu’il était impossible que je m’en sorte complètement… je continue à me faire des contrats, il y a des moments où je baisse les bras car c’est toujours vraiment dur, et je n’y crois plus, mais j’arrive rapidement à me relever et poursuivre mes efforts et exercices, et même quand je baisse les bras, mes crises/craquages sont moins longs et font moins de ravage que il y a quelques mois! Donc je pense que je suis sur une bonne voie mais je sais aussi que le chemin est encore long, et qu’il faut que je reste sans cesse vigilante…
Je n’ai pas encore essayé l’hypnose mais j’ai un RDV dans quelques jours. Je vais lui parler de la derma et d’autres « soucis » et voir ce que ça donne. Aussi, depuis ton post sur la cohérence cardiaque, j’en fais tous les jours 3 fois/jour.
Les posts sur le compte Instagram Peaussible me servent vraiment… J’essaye de mettre en application beaucoup de ces conseils qui, à leur lecture, ont immédiatement fait écho en moi (en plus de ceux que j’ai gardés de ma thérapie et que j’applique toujours…sauf dans les très mauvaises journées où le désespoir me gagne!) :
- les 3A après une crise
- la liste des moments à risque et des solutions pour éviter le pire,
- comment se regarder dans le miroir
- la découverte du podcast « Change ma vie »…
Je vais commander l’huile de calophylle aussi! (j’avais déjà la rose musquée, et pour les cicatrices c’est top aussi!).
Pour ce qui est de la méditation, les EFT etc, je pratique déjà de mon côté… donc je dis oui !
Et puis, quand je me sens triste, ou dépassée par ce problème, je reviens lire les posts. Et face à cette douceur, cette compréhension, la délicatesse des conseils, cet altruisme même, je regagne espoir. Les posts parlent en connaissance de cause, ils sont emplis de bienveillance, ils nous tendent la main.
>> Au final, je dirais que ce qui m’aide aujourd’hui, c’est de voir la derma comme une problématique qui peut nous apporter beaucoup, sur nous-mêmes, sur la vie... Je l’ai longtemps détestée, mais j’ai tellement appris avec elle, je voulais tellement m’en débarrasser que j’ai fait un immense travail sur moi et que j’ai découvert beaucoup de choses que peut être je n’aurais jamais découvertes sans… et je sais que ce potentiel se trouve en chacune de nous !
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