Voir un psychologue, psychiatre ou n’importe quel professionnel de la santé mentale n’est pas honteux. Courageuse au contraire, cette démarche témoigne que vous êtes prêt à demander de l’aide pour aller mieux. Que vous prêt à vous en sortir et à dépasser une condition qui, actuellement, vous fait souffrir. De nombreuses fausses croyances ont, longtemps, entouré la thérapie. “C’est pour les fous“. Au contraire, nous traversons, chacun et tout au long de nos vies, des épreuves qui peuvent nous conduire à avoir besoin d’en parler à quelqu’un de neutre. Et par “épreuve” j’entends tout ce qui est vécu comme tel par notre mental, que ce soit un trouble psychique ou un deuil, une séparation, une difficulté personnelle ou professionnelle, une peur. Aucune souffrance n’est plus “légitime” qu’une autre pour conduire une personne en thérapie. Alors, si vous ressentez le besoin de vous faire aider, n’hésitez pas à entamer la démarche. Voici quelques conseils et informations utiles à connaître.

En quoi la thérapie peut-elle aider ?

Nous pouvons parfois penser qu’en parler à nos proches (famille, amis) suffira. Mais le lien qui nous unit biaise toujours les discussions et les confessions. Les échanges sont souvent très différents avec un thérapeute neutre, extérieur, qui, de plus, est formé à l’écoute de problèmes d’ordre psychologique. Cette citation de Camus exprime très bien ce qu’il se passe en thérapie : “Parler de ses peines, c’est déjà se consoler“. Oui, on comprend en parlant. On fait sortir. Le thérapeute, grâce à ses connaissances et à son recul, nous aider à donner du sens à ce qui ne nous semble pas en avoir. Grâce à ses questions, il nous permet de mieux nous comprendre, mettre à nu nos ambivalences et nos fausses croyances.

Alors bien sûr, une thérapie exige temps, investissement personnel et argent. Voici quelques pré-requis essentiels à respecter avant de se lancer :

  • se sentir prêt
  • être disponible pour les séances
  • avoir fondamentalement envie d’aller mieux
  • choisir un type de thérapie adapté à sa problématique
  • prendre le temps de trouver le bon thérapeute pour SOI

Certaines spécialités sont plus indiquées dans le traitement de certains troubles. Je pense notamment aux thérapies TCC et ACT pour des troubles comme la dermatillomanie. Si vous vous sentez perdus face à la multitude de pratiques thérapeutiques, certains livres pourront vous aider à choisir comme celui de Catherine La Psy “« Bienvenue chez le psy ! » qui décrypte 22 approches thérapeutiques avec des fiches pratiques.

Mais au-delà de la spécialité du thérapeute, c’est le lien que vous allez avoir avec lui qui compte. En effet, l’alliance thérapeutique (entente avec le thérapeute) est déterminante pour la réussite de l’accompagnement. Vous devez vous sentir en confiance, et avoir le “feeling”. N’hésitez pas, au moment de prendre RDV, à poser des questions au thérapeute sur son approche, sa méthode, son ressenti par rapport à votre difficulté. Et si après la première séance (ou quelques séances), vous ne vous sentez toujours pas bien, vous pouvez tout à fait changer de thérapeute. Il faut parfois en consulter plusieurs avant de trouver celui ou celle qui nous correspond vraiment.

Comment trouver un thérapeute ?

  • Par recommandation ou bouche à oreille.
  • Via les réseaux sociaux. De plus en plus de thérapeutes sont présents sur des réseaux type Instagram. Voir leur approche, leur visage, entendre leur voix et découvrir leur contenu peut vous aider à identifier s’ils pour- raient vous convenir ou non.
  • En cherchant sur des moteurs de recherche et en consultant, s’ils en ont, leur site Internet et les éventuels avis reçus.
  • Via des plateformes en ligne comme :

 

Pensez aussi à l’option des consultations en visio ou par téléphone s’il est compliqué pour vous de vous déplacer ou si vous souhaitez vous faire accompagner par un(e) thérapeute habitant loin de chez vous. Voici certains sites utiles :

Il existe également des lignes d’écoute :

Quels sont les dispositifs de prise en charge à connaître ?

L’accompagnement thérapeutique a un coût. Personnellement j’ai décidé, à certaines périodes de ma vie, de prioriser ma santé et d’y investir de l’argent à la hauteur des moyens dont je disposais. J’ai supprimé d’autres dépenses pour compenser (notamment en produits de soin pour la peau, en shopping et en sorties, en appareils électroniques), vendu certaines de mes affaires, et ma famille a également pu m’aider lorsque j’en avais besoin. Je suis tout à fait consciente que c’est une chance et que nous faisons tous comme nous pouvons avec les moyens que nous avons.

Il est important de comprendre que l’argent avancé dans une thérapie ou autre accompagnement, constitue une forme d’engagement. Le paiement engage et responsabilise. De plus, c’est un investissement sur le long terme, qui portera ses fruits et distillera ses bienfaits tout au long de notre précieuse vie. Un cadeau que l’on s’offre pour mieux vivre avec soi-même.

Pourtant, aucun chemin n’est mieux qu’un autre, et ce n’est pas parce que vous n’avez pas accès à telle ou telle pratique que vous ne vous en sortirez pas. La motivation et l’envie sont les plus grands moteurs. Et peut-être qu’une séance avec un thérapeute, bien préparée, assidûment écoutée, consciemment retravaillée, aura bien plus d’impact qu’un rendez-vous hebdomadaire habituel, effectué de manière automatique et peu engageante.

Il existe toutefois des aides pour alléger le coût de son suivi psy : 

  • Certaines mutuelles prennent en charge un forfait annuel de médecines douces et de séances chez le psychologue.
  • Les séances de thérapie dispensées par un(e) psychiatre (car c’est un médecin) sont remboursées par la Sécurité Sociale (intégralement pour les psychiatres secteur 1, en partie pour les psychiatres secteur 2).
  • C’est également le cas pour les psychologues sur un certain nombre de consultations et chez les professionnels référencés depuis une loi récente qui a mis en place le dispositif “Mon soutien psy”. Pour trouver un.e psychologues du dispositif du gouvernement conventionné avec l’assurance maladie, RDV ici
  • Les étudiants peuvent également bénéficier de 8 séances gratuites avec un psychologue partenaire de l’opération “Santé psy étudiant”. Plus d’informations ici.
  • Certains thérapeutes proposent un tarif étudiant ou préférentiel en fonction de vos moyens et de votre situation (en cas de chômage par exemple).
  • Selon votre situation, vous pouvez bénéficier d’une ALD (Affection de Longue Durée) : prise en charge spécifique des soins pour certaines maladies graves et/ou chroniques. Pour l’obtenir, vous devez consulter votre médecin traitant qui évaluera votre état de santé et déterminera si vous remplissez les critères pour en bénéficier. Si tel est le cas, votre médecin remplira un formulaire de demande d’ALD et vous aidera à constituer votre dossier médical. Ce dossier sera ensuite transmis à l’Assurance Maladie pour étude et décision. Si votre demande est acceptée, vous bénéficierez d’une prise en charge spécifique de vos soins liés à votre affection. Cela peut inclure une prise en charge à 100% des frais médicaux liés à votre maladie.

Il est également possible de bénéficier d’une prise en charge gratuite (unique ou régulière) dans différents centres publics :

  • Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) dispensent des consultations gratuites (urgentes, spécifiques ou régulières) , avec des psychologues, psychiatres, infirmières, assistants sociaux, etc (pour adultes, enfants ou adolescents). Ils sont ouverts à tous les habitants d’un secteur géographique.
  • Les Services de Santé Universitaires (SSU) offrent des consultations médicales et/ou psychologiques pour les étudiants inscrits dans une université. Ce sont des services situés dans les campus.
  • Les Bureaux d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU) proposent aux étudiants un soutien psychologique gratuit pour des traitements sur le moyen et long terme.
  • Les Points Accueil Écoute Jeune, Maisons des Adolescents, Espaces Santé Jeune offrent un soutien psychologique gratuit et des ressources d’information sur la santé mentale (pour les jeunes de moins de 25 ans).

Consultez le(s) site(s) ou renseignez-vous pour voir s’il en existe dans votre ville, université ou aux alentours, et si vous y êtes éligible. À savoir : les délais d’attente peuvent être longs avant une première prise en charge.

La thérapie : est-ce fait pour moi ?

Parfois, s’exprimer avec des mots peut être très difficile. Certains seront plus réceptifs à des thérapies qui dialoguent avec le corps (psychocorporelles), à un travail sur les énergies (comme avec la kinésiologie par exemple), voire à des activités comme la danse qui peuvent réconcilier avec la chair, ou le théâtre pour la confiance en soi.

Tout est possible à partir du moment où l’on entreprend un travail sincère sur soi-même, accompagné ou non d’ailleurs !

Annuaire participatif de la communauté Peaussible

De nombreux professionnels de santé ne connaissent pas encore la dermatillomanie. Ceci peut constituer un frein à la prise en charge : peur d’en parler, de ne pas être compris / cru / entendu, voire d’être humilié. J’ai demandé sur Instagram à plusieurs reprises à ma communauté s’ils avaient des professionnels à recommander et j’ai tout rassemblé ici, par catégorie :

  • psychologues
  • dermatologues
  • hypnothérapeutes
  • sophrologues
  • coach
  • EMDR
  • énergétique
  • naturopathes
  • médecine esthétique

La plupart de ces thérapeutes connaissent la dermatillomanie. Gardez toutefois toujours à l’esprit l’importance de “l’alliance thérapeutique” : se sentir bien, SOI, avec le thérapeute. Ceci est très subjectif et dépendra de votre sensibilité.

 

Prenez soin de vous 🤍​