L’un de vos proches souffre de dermatillomanie. Vous aimeriez l’aider mais êtes démuni face à son comportement et ne savez comment vous y prendre. Vous avez peut-être même déjà essayé des approches, mais avez eu l’impression d’être maladroit(e). Vous aussi, vous souffrez de cette situation. Alors….
- comment réagir ?
- que faire ?
- que dire ?
Ce qu’il faut comprendre
❏ Ce n’est PAS de sa faute. Retenez vraiment que, si la personne le pouvait, bien sûr qu’elle arrêterait ces comportements. C’est d’ailleurs ce qu’elle espère le plus au monde ! Mais, comme tout trouble, c’est quelque chose qu’elle ne maîtrise pas.
❏ Elle a besoin, plus que tout, de votre soutien, de votre écoute, et de votre amour. Sentir que vous l’aimez, même avec ce trouble. Car déjà, se confier à vous et vous en parler est une grande preuve de confiance (et souvent un moment très dur à passer !).
❏ Être dermatillomane ne signifie pas être “fou/folle”. Juste être une personne anxieuse, souvent très sensible, submergée par ses émotions, qui ne sait pas comment les gérer autrement qu’en se réfugiant “dans” sa peau. C’est un refuge (comme peuvent l’être la cigarette, l’alcool, le café). Et oui, toutes les personnes ayant de l’acné ne développent pas pour autant ce type de trouble. Mais pour les dermatillomanes, l’acné est l’élément déclencheur d’un trouble qui prend racine bien plus profondément.
Ce que vous pouvez faire
❏ Renseignez-vous sur la dermatillomanie pour mieux comprendre ce que votre proche traverse. J’espère que ce site Internet mais aussi mon compte Instagram @peau.ssible et mon podcast pourront vous aider là-dedans. Si besoin, vous pouvez également vous procurer mon livre « Mon histoire avec la dermatillomanie » qui vous permettra de vous mettre « dans la peau » d’une personne atteinte de ce trouble et de flâner de précieuses informations sur ce qui aide et n’aide pas… Une partie dédiée aux proches est d’ailleurs présente à la fin du livre.
❏ Vous pouvez essayer de remonter le moral de la personne via de petites attentions bienveillantes : des mots affectueux sur son miroir, une lettre, l’achat d’un livre qui pourrait l’aider, un cadeau pour lui permettre de se détendre (comme un massage).
❏ Essayez de ne pas juger, critiquer, dénigrer ou mettre la pression à la personne pour qu’elle change. Il est déjà assez dur et culpabilisant de vivre avec ce trouble qui provoque des crises totalement indépendantes de notre volonté. Essayer de provoquer un « déclic » par exemple pourra avoir l’effet inverse et créer une forte anxiété pour la personne.
❏ Faites comme si de rien n’était. Faire des remarques à la personne sur sa peau, lui proposer un RDV chez le dermatologue ou des soins anti-acné ne vont pas nécessairement aider. Parfois, certains proches pensent bien faire d’ailleurs en disant à la personne « oh ta peau est mieux aujourd’hui ! ». Mais tout cela fait sentir à la personne que sa peau se « remarque », qu’elle est jugée. Valorisez la personne sur autre chose que son physique, sur ses qualités. Aidez-là à prendre conscience du fait qu’elle est bien plus qu’une peau et que sa valeur réside ailleurs !
❏ Soyez à l’écoute, restez présents. Il est normal que vous ayez du mal à comprendre, si vous n’avez jamais été atteint d’un trouble psy ou d’une addiction qu’elle quelle soit. Mais un conseil non-demandé est rarement le bienvenu. Faites sentir à la personne que vous êtes là si elle a besoin de parler. Demandez lui ce que vous pouvez faire pour elle. Elle l’aura entendu et viendra vers vous si elle en ressent le besoin. Faites-lui confiance dans sa capacité à guérir ! Car OUI, elle peut, et elle va y arriver ❤️️
❏ Faites-lui confiance. Même si ce conseil peut être difficile à lire, retenez bien que vous ne pourrez pas empêcher une personne de faire de crise, ni la forcer à guérir. Vous ne pourrez pas faire le travail à sa place. Il/elle doit avoir envie d’aller mieux, d’agir, de se reprendre en main. Cette impulsion doit venir de lui/elle. La personne devra parfois passer par plusieurs étapes avant d’y être véritablement prête. Laissez-la trouver ses propres ressources. Le temps accouche toujours de ses victoires. Tout est enseignement.
Par contre, vous avez un grand rôle à jouer dans le fait d’accompagner, d’écouter, de rassurer, d’encourager. Vous pouvez lui montrer que vous êtes disponible si besoin et laisser la personne venir quand elle le voudra.
Ne vous flagellez pas si vous avez blessé ou fait des erreurs. Qui n’en fait pas ? Vous avez fait du mieux que vous pouviez, avec votre perception des choses, votre vécu, vos peurs aussi, parfois. Si désormais vous êtes prêt à entamer une nouvelle démarche de soutien, c’est le plus important. Vous POUVEZ aider, si vous avez le bon mode d’emploi !
Bravo de chercher à comprendre, aider, soutenir, et d’être là, en train de lire ces mots. Gardez espoir : le meilleur est à venir.