“Je sais pourquoi j’ai ce TOC. C’est dû à un événement traumatisant qui m’a vraiment anéantie. C’est douloureux d’en parler mais c’est le seul moyen de guérir”.
Des anonymes m’ont envoyé leur témoignage, leur histoire, des bouts de vie qu’ils ont partagés avec la dermatillomanie. Plongée intime dans les origines de leur mal-être et la manière dont ce trouble s’est développé en eux….
Mes parents sont venu en France quand j’avais environ 4 ans. J’ai donc du m’adapter ici. J’ai été abusé par mon frère de mes 6 à 8 ans. J’ai subi tout ce qui peut être sexuelle. Je comprenais pas je pensais que c’était quelque chose de normal mais je me poser quand même des questions. Il me racontait que ça arrive à tout le monde. Je n’ai donc rien dis je ressentais une très grande honte.
Vers 10 ans j’ai développé une dermatillomanie, je me gratter jusqu’au sang quand ça sécher je me l’arraché et je le manger. Vers 11 and j’ai eu de l’acné, je suis devenue accro à ma peau. Durant tout ce temps personne de la famille n’a rien remarqué. J’ai tout gardé pour moi.
Un matin quand j’étais en 4ème c’était devenu invivable j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et d’envoyer un texto expliquant tout ça à ma propre sœur. C’est son mari qui est tombé dessus, elle m’a appelé on me disait que son mari ne devrait pas savoir ça et que ce serait une honte à la famille, et que je devrais renvoyer un message pour dire que ce c’est une blague. C’est ce que j’ai fait. On en a parlé une journée avec elle depuis plus jamais. C’était pour moi un autre traumatisme. Elle a réagi très froidement sans m’aider. Depuis je me suis tue et j’ai tout gardé pour moi. En septembre j’ai décidé d’en parler si non je commencé à me faire du mal et à avoir des idées noires. J’ai été chez des psychologues gratuit pour adolescents on m’a bien accueilli.
Ma famille voit bien que je souffre mais ils ne font rien. Ma mère me dis que je n’ai pas de quoi me plaindre que j’ai une très belle vie. Quand on a eu un rdv avec les psy elle se moquait d’eux en me disant que je suis aussi folle qu’eux d’aller consulter. Ma soeur aussi sait que je vois des professionnels mais elle me dit que c’est pour les personnes faibles, et qu’à ma place elle n’aurait pas besoin de gens, qu’elle sait très bien se débrouiller seule. Que c’est juste dans ma tête et que si je décide d’arrêter, j’arrêterai. Ma mère suit tout ce que ma soeur dit…
Je ne veux pas parler de tout ça à ma famille parce que je suis persuadée que s’ils le savent ils me diront de me taire et de ne plus en parler. Mon agresseur je le vois souvent et j’entends toujours parler de lui. Je le hais au plus haut point et j’aimerais qu’il souffre toute sa vie.
Aujourd’hui j’ai 17 ans, je suis encore étudiante (en première) et je suis dépendante de mes parents. Je ne peux pas porter plainte. J’ai peur de ne pas être prise au sérieux. Et j’ai peur de ne pas être protégée et qu’il se venge contre moi.
Actuellement ma dermatillomanie est très régulière. Ma peau est devenue pitoyable. Mes psy font un lien direct entre ma derma et tous ces « non-dits »… C’est une accumulation de plein de choses qui font que je me défoule sur ma peau.
Ce qui m’est arrivé m’a détruite, j’y pense jour et nuit, je vis avec une honte je sais que je ne devrais pas mais c’est comme ça. Ça me rend malade de savoir que je devrais vivre avec ça dans ma tête. Je me sens sale. On m’a tout volé. Je suis tellement désespérée que je ne veux même pas d’enfants. Ma famille me met la pression tous les jours pour rester vierge. J’ai envie de leur crier que je ne le suis pas depuis longtemps….
S’il y a bien un conseil que j’aimerais donner aux parents c’est de faire attention à l’entourage proche, d’être vigilant. Ca peut aussi être le pire danger…
Je compte, dès que je pourrai, m’éloigner de ma famille le plus loin possible pour pouvoir me reconstruire. J’arrive à suivre au niveau des études. Je me dis aussi que c’est le seul moyen de pouvoir partir et m’occuper de moi-même… Ce que j’aimerais faire ? Peut être de la psychologie !
♥️ Témoignage à retrouver sur Instagram @peau.ssible
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