“Il y a 1 an j’ai remis ma vie question. J’ai avancé face à moi-même, et compris que le problème… c’était moi !”
Des anonymes m’ont envoyé leur témoignage, leur histoire, des bouts de vie qu’ils ont partagés avec la dermatillomanie. Plongée intime dans les origines de leur mal-être et la manière dont ce trouble s’est développé en eux….
Je ne sais pas quand ça a commencé, mais je me souviens de Laura, cette fille au collège de qui on disait qu’elle était un furoncle sur patte. Je me souviens aussi de ma mère qui cherchait tous les boutons de ma peau, visage, dos… et qui le fait toujours sur mon jeune frère (bien que j’essaye de lui faire comprendre que ça n’est pas un comportement approprié – quand j’essaye de lui montrer qu’elle a une part de responsabilité dans mon comportement elle ne peut pas l’entendre, elle réfute en bloc).
Mon adolescence a été compliquée : TCA des phases de très grande restriction alimentaire, et des sursauts de boulimie. A l’époque l’anorexie était catégorisée par le fait de se faire vomir, alors personne n’a vraiment pris conscience de ce qui m’arrivait, sauf ma meilleure amie. Je pense que ça a commencé à cette époque là, la derma, mais elle a pris de plus en plus de place chaque jour jusqu’à aujourd’hui. Elle a pris de l’ampleur à mesure que j’arrivais à maîtriser d’autres symptômes de stress, par exemple arrêter de se ronger les ongles, disparition de l’exéma… Bref la derma fait tampon, et soulage des accès incompréhensibles de tensions internes qui s’apaisent par me faire mal physiquement.
J’ai pris conscience de cette pathologie en tombant sur peau.ssible, et n’imaginais pas qu’il s’agissait d’un trouble malgré les remarques de mon conjoint sur le temps infini que je passais devant la glace à m’épier, à épier le moindre défaut de mon visage, mon torse, ma poitrine. D’abord très souvent sur le visage, j’ai finalement fini par préférer des zones moins visibles pour ne pas que cela se voit.
Il y a presque un an, j’ai remis ma vie en question, mon couple, j’ai suivi une thérapie, ai pris 10 jours pour moi sur une île bretonne, seule. J’ai avancé face à moi-même, en travaillant avec des exercices de développement personnel, et avec le soutien de ma psy j’ai décidé de déménager. J’ai aussi compris que mon conjoint n’était pas le problème. Le problème c’était moi : manque de confiance, peur, stress, remise en question permanente…
J’écris ce témoignage après une crise. J’ai mis du temps à écrire parce que je me demande encore même en écrivant si je ne suis pas un imposteur (c’est pas si grave ce que je fais…me dit la petite voix). Bref, c’est difficile mais c’est aussi une chance. La derma nous rappelle nos besoins profonds, nous confronte à ce que l’on repousse, pour aller chercher les causes et vraiment s’en sortir. Même le torse boursouflé, je me dis que c’est une chance, car cela m’a poussé à écrire ici, et me fait avancer sur le chemin de la compréhension, et de la guérison.
Dans un futur proche, j’aimerais installer un quotidien qui me permette de mieux surmonter mon anxiété. Je pratique le yoga, j’aime prendre du temps pour méditer, je continue de m’informer sur des sujets de société pour comprendre son emprise sur mon comportement et ma vie de femme; mais je n’arrive pas encore à instaurer de la régularité, bien que ce soit l’une des clés (je le sens intimement).
J’avance pas à pas, et je sais que je n’ai pas encore conscientisé toutes les limites que je m’auto-attribue, et les peurs irrationnelles que je ressens.
Le travail sur l’ego, le lâcher prise, et mon cerveau qui me parle en continue, voilà mes prochaines étapes.
J’ai récemment compris par la lecture de ceci « A partir de maintenant, je suis attentive à la zone d’inconfort que l’autre me renvoie, et je cherche en moi ce que je ne voulais pas voir jusque là. Je m’accepte tout entière comme je suis » – KM0 de Maud Ankaoua, que je devais continuer à me comprendre, à m’apprivoiser et surtout m’accepter.
Tel est le chemin.
Je conseille à toutes et tous, de partir à la rencontre de soi. C’est la seule aventure qui mérite d’être vécue.
♥️ Témoignage à retrouver sur Instagram @peau.ssible
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